SOMMAIRE
- D’où vient ce mépris que nous avons pour notre corps ?
- Respecter son corps : prendre la décision
- Respecter son corps : en le nourrissant, et en le faisant bouger avec bienveillance
- Respecter son corps : en le mettant moins sur un piedestal
- Est-ce respecter son corps, s’aimer davantage, c’est ne plus changer ?
- Conclusion
Dans l’épisode 27 de la semaine dernière intitulé « Les 3 difficultés de l’alimentation intuitive », je vous parlais donc de certaines difficultés que l’on peut rencontrer dans un process d’alimentation intuitive, et l’une des difficultés que j’évoquais, c’était celle d’accepter, de respecter son corps.
Cela concerne en effet le 8e principe du process d’alimentation intuitive, qui s’intitule précisément « Respecter son corps ».
Et je pense que le sujet du corps mérite un épisode à part entière, car c’est finalement de là que tout démarre.
Je vais donc vous expliquer dans cet épisode pourquoi il peut paraître difficile de respecter, d’accepter son corps, et vous donner quelques pistes pour justement mettre davantage de bienveillance envers ce dernier.
D’où vient ce mépris que nous avons pour notre corps ?
Alors d’où vient ce mépris que vous avons pour notre corps ?
Si vous me suivez depuis un moment, si vous vous intéressez à tout ce qui est alimentation intuitive, je ne vais rien vous apprendre si je vous dis que ce mépris vient en grande partie de la culture des régimes.
Nous sommes dans une société qui valorise grandement la minceur, qui sous entend qu’avoir un ventre plat, des cuisses fines, et des fesses rebondies : c’est mieux.
Comme si selon votre apparence physique, vous étiez une meilleure ou une moins bonne personne.
Qui n’a jamais félicité quelqu’un parce qu’il avait maigri (moi la 1ère je l’ai déjà fait). L’inverse se produit rarement de féliciter quelqu’un parce qu’il a grossi, sauf peut être si la personne sort d’une maladie par exemple.
Il y a une grande connotation négative à l’égard des personnes grosses, comme par exemple le fait de se laisser aller au niveau de la nourriture (donc une absence de contrôle), le fait d’être fainéant car une personne qui est grosse, c’est forcément une personne qui ne fait pas de sport, qui ne fait pas d’effort.
On le voit aussi au travers des fameuses photos « avant/après » : c’est toujours avant régime et après régime, sous entendu : regardez, mon corps était quand même moche avant que je perde ces quelques kilos, il est mieux maintenant.
On va avoir tendance à dire qu’elle s’est reprise en mains (parce que c’est sous entendu, avant elle se laissait aller…).
Donc entre les images qu’on voit et le langage qu’on emploie : dès que notre corps sort des standards, que l’on voit partout, on a l’impression de ne plus être dans la norme, de ne plus se fondre dans la masse, de ne plus appartenir au groupe des minces, qui est forcément un groupe super sympa !
Et ça, notre cerveau, il n’aime pas trop se sentir exclu d’un groupe populaire !
Et vu qu’on a cette fameuse valeur qu’on se donne qui est fortement conditionnée par notre physique (elle peut être conditionnée par autre chose évidemment, comme le nombre de tâches accomplies dans la journée par exemple, mais on va rester ici sur le physique), on va rentrer dans un schéma où on va estimer ne pas avoir de valeur car on ne rentre pas dans les standards du physique montré par la société.
Donc ça, c’est déjà la 1ère erreur qu’on fait, d’indexer notre valeur en fonction de notre physique, et la 2e erreur qu’on fait : c’est de rentrer dans un schéma de mépris envers notre corps pour le faire changer.
Qu’est ce qui nous fait faire ça : c’est déjà la pensée qu’on a qui dit « Mon corps n’est pas mince, donc je n’ai pas de valeur ». Donc avec une telle pensée, c’est sûr que c’est pas évident d’éprouver de la reconnaissance et du respect pour son corps.
Et on se dit que si on n’est pas dans un système de mépris, on va en fait se complaire dans ce qu’on est actuellement, donc on ne changera pas, donc notre valeur n’augmentera pas !
Donc on va ruminer, à se répéter en boucle « Je suis moche, je ne suis pas assez mince, je n’ai aucune volonté » etc, mais comme vous le savez, nos pensées engendrent nos émotions, et l’émotion qui va découler de ce genre de pensées, ça va être du dégout, du mépris envers soi même, un manque de confiance en soi, qui sont donc des émotions pas forcément positives.
Quelles actions cela va engendrer : et bien pas d’action, ou un repli sur soi, ou le fait de ne rien entreprendre car on se sent pas « assez », ou à l’inverse faire des choses, mais dans un esprit de lutte envers soi même, pas dans un esprit « self care », ce qui n’est pas du tout la même dynamique !
Or, notre corps, c’est comme une plante : pour qu’elle pousse, qu’elle s’épanouisse, il faut l’arroser régulièrement, il faut la mettre dans la lumière, l’exposer, même si pour le moment elle n’a pas encore atteint le niveau que vous souhaitiez avec plein de petites fleurs… Vous savez très bien que si une plante n’a pas de fleurs, ce n’est pas en l’asséchant et en la mettant dans la pénombre que les fleurs arriveront.
Avec vous, c’est pareil.
Alors c’est bien joli tout ça, mais comment développer davantage de respect pour son corps, et se sentir mieux ?
Respecter son corps : prendre la décision
Alors je vais vous paraître simpliste, mais à mes yeux, la 1ère des choses à faire pour mieux respecter son corps : c’est de prendre la décision.
Alors vous allez me dire « ok super »..
Mais comme dans beaucoup de situations dans la vie, la 1ère étape est souvent celle là, et bien que cela semble simpliste, cette décision met souvent un temps certain à être prise !
Je ne parle pas de basculer directement d’un état d’esprit de mépris à un état d’amour inconditionnel (même si sur le papier, ce serait le meilleur cadeau qu’on pourrait s’offrir), mais ça peut devenir une nouvelle injonction. C’est vrai qu’on voit souvent maintenant qu’il faudrait être raide dingue de soi.
Alors non, parce que il y a des jours sans évidemment, mais décider déjà de se parler plus gentiment, ça peut être un bon début.
Décider d’avoir un certain détachement par rapport au physique. SI vous trouvez ça trop dur au début d’être détachée de votre physique : être détachée déjà de ce que vous pouvez voir ou entendre à propos du physique de manière générale. Prendre du recul.
Observer ce qui est dit, par exemple, si vous voyez un nouveau régime du type « Comment avoir un ventre plus plat » : remarquez ça, et passez votre chemin. Dites vous « ok je le vois, mais je décide de ne pas adhérer à cette idée ».
Et petit à petit, plus vous serez détachée déjà de ce qui provient de l’extérieur, plus vous serez détachée ensuite par rapport à vous et votre apparence.
Donc prenez cette décision aujourd’hui de faire un pas en avant : demandez-vous si jusque là, cela vous a été bénéfique pour votre mental d’être focalisée sur votre physique ?
Est-ce que vous ne pourriez pas essayez autre chose ?
Respecter son corps : en le nourrissant, et en le faisant bouger avec bienveillance
Une fois que vous avez pris cette décision, une piste que vous conseille pour donner + de respect à votre corps, c’est de le nourrir, et de le faire bouger, mais tout ça dans la bienveillance.
Quel message vous envoyez à votre cerveau, et donc à votre corps lorsque vous vous affamez ? Lorsque vous ne mangez pas selon vos envies ? Lorsque vous courez 10km par jour alors que vous n’êtes pas spécialement sportive ? Vous êtes dans un état d’esprit de lutte permanente, qui dit « Tu n’es pas assez bien ! Arrête d’avoir envie de manger du Nutella ! Va plutôt te dépenser ! »
Donc commencez par le nourrir, le bouger si vous en avez envie, mais en faisant quelque chose qui vous ressource. Et si se reposer et ne rien faire c’est se ressourcer pour vous, et bien allez y, mettez vous devant Netflix, et faites vous une journée TV ! Car quand on est dans une mentalité de régime, on peut être en overdose de sport et en avoir ras le bol de bouger ses fesses !
Donc vous voyez que là je ne vous parle pas de vous témoigner un amour inconditionnel, et d’être en extase quand vous regardez votre reflet dans le miroir. Je vous parle juste de répondre aux besoins de votre corps, tout simplement, de ne plus être en lutte, mais plutôt dans un processus de paix, je dirais même un processus d’entente (car je trouve ce mot un peu moins fort que la paix, qui peut être un concept qui vous semble trop compliqué à atteindre).
Donc déjà, entendre votre corps, écouter ses envies : c’est une manière de davantage le respecter.
Respecter son corps : en le mettant moins sur un piedestal
Autre piste, qui va vous paraître paradoxal, mais respecter votre corps, c’est aussi le retirer de son piédestal, lui accorder moins d’importance, dans le sens de lui mettre moins la pression !
Identifiez toutes les fois où vous ne le nourrissez pas, où vous faites du sport à outrance, où vous le comparez aux autres et où vous le médisez, toutes les fois où vous faites du body checking (où vous vous regardez 15 fois dans le miroir), et où vous vous focalisez évidemment sur ce qui ne va pas !
Et je vous repose la question que j’avais évoquée dans l’épisode 27 : qu’est ce que votre corps vient dire à propos de vous ? Qui êtes vous sans votre corps, comment vous vous définissez ?
Quand vous parlez de vous, vous vous présentez en disant par exemple « Bonjour, je m’appelle Christelle, j’ai 10 kilos de trop, j’ai des petits seins, et des fesses flasques ? »
Je pense que ce n’est pas ce genre de description qui vous définit !
Votre corps n’est pas un sapin de Noël que vous devez enjoliver.
Encore une fois, observez certaines femmes sur les réseaux sociaux, je vous parle tout le temps de Ginger Chloé, ou d’Harmony Albertini, mais parce que je trouve que ces femmes sont loin d’avoir un corps proche des standards de la société, elles ont eu leur phase où elles voulaient maigrir (en tout cas pour Ginger chloé), mais maintenant elles passent outre, et elles sont rayonnantes ! Et pourtant, vu qu’elles sont assez connues, elles sont grandement exposées à la critique donc j’imagine que ce n’est pas toujours évident pour elles, mais elles arrivent à passer outre et à s’apprécier globalement telles qu’elles sont.
Parce qu’aussi leur focus est ailleurs que leur corps, elles se foutent davantage la paix avec ça.
Donc si elles y arrivent, et bien pourquoi pas vous ?
Est-ce respecter son corps, s’aimer davantage, c’est ne plus changer ?
J’aimerais aussi répondre à cette question qu’on se pose souvent : Est-ce respecter son corps, s’aimer davantage, c’est ne plus changer ?
Pour moi, oui et non.
Oui, dans le sens où effectivement, votre corps n’est pas modulable à souhait. Certes, le sport et l’alimentation peuvent influencer votre poids, mais il y a beaucoup d’autres facteurs qui peuvent aussi l’influencer, comme le stress, le niveau de sommeil, les grossesses éventuelles, certaines maladies, et bien sur la génétique.
Autant certains facteurs peuvent être temporaires, comme le stress ou le sommeil, autant d’autres sont ainsi comme la génétique, et on n’y peut rien. Et si votre morphologie, qui provient de votre génétique, s’éloigne des standards de la société : oui en effet, il y a une phase d’acceptation à avoir, que votre corps est tel qu’il est.
Ceci dit, vous avez le droit de vouloir le changer, si par exemple vous aimeriez avoir des abdos en béton, ou vous muscler les bras : et bien oui pourquoi pas, en faisant des séries d’abdos tous les matins, en portant des altères.. SI c’est quelque chose qui en plus fait du bien à votre esprit, et qui vous nourrit, je n’y vois pas d’inconvénient.
Mais ce que je conseillerai surtout, c’est d’agir sur un aspect où vous avez encore plus de pouvoir, à savoir la perception que vous avez de votre corps, les pensées que vous avez à propos de celui-ci.
Chaque circonstance dans la vie est neutre. Donc votre corps, c’est quelque chose de neutre, et quoi que vous en disiez « vous », d’autres personnes pourront avoir une opinion totalement différente de la vôtre. Et si elles ont une opinion différente de la vôtre, cela veut dire que d’autres pensées à propos de vous sont possibles, et donc pourquoi ne pas choisir celle qui vous aide le + ?
Conclusion
Je terminerai par cette phrase que je dis souvent : changer, oui, c’est ok, mais le faire non pas dans une mentalité où vous vous dites « Je ne suis pas assez ceci, pas assez cela, je dois absolument changer », le faire en se disant « Je suis parfaite telle que je suis actuellement, ma vie est parfaite telle qu’elle est actuellement, et je vais évoluer pour qu’elle soit encore plus extraordinaire, pour être moi-même encore plus extraordinaire ».
Cette mentalité dégage davantage une NRJ d’abondance plutôt qu’une NRJ de manque, et c’est cette mentalité que je vous invite à adopter.
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Pour travailler avec moi :
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