20. Faim et envie de manger : les distinguer, et les honorer !

Juin 29, 2022 | Podcast

Cette semaine je voulais vous parler de la faim et des envies de manger, vous expliquer comment on les distingue, et vous montrer qu’autant l’une que l’autre mérite d’être honorée !

La faim

Je pense que le point commun qu’on peut trouver entre la faim et les envies de manger, c’est que ce sont 2 « thématiques » si je peux appeler ça comme ça qui sont grandement diabolisées par la culture des régimes !

Car l’idée sous jacente induite par la culture des régimes : c’est qu’être mince, c’est mieux, que maigrir est à la portée de tous, que c’est en mangeant certains aliments et pas d’autres que la perte de poids pourra s’effectuer, que c’est en mangeant moins (que ce soit en quantité ou en calorie) que vous pourrez devenir mince.

Donc forcément quand on parle de faim ou d’envie de manger : cela sous entend ingérer de la nourriture, donc c’est pas forcément dans le sens de la culture des régimes.

Car au-delà de certains aliments qui sont diabolisés, il y a aussi les comportements alimentaires qui sont diabolisés, avec justement la faim et les envies de manger.

Et si je prends la faim : je suis à chaque fois abasourdie de voir tout ce qui existe pour justement couper la faim.
Et comble de l’ironie : c’est surtout dans les pharmacies et parapharmacies où il y a souvent un rayon minceur, qu’on trouve des tas de compléments, de gélules à prendre tous aussi farfelus les uns que les autres pour couper cette faim..

Mais est ce que qd on va dans une pharmacie ou parapharmacie, ce n’est pas justement pour se soigner et aller mieux ? Car à mon sens, ce n’est pas en empêchant notre faim de se manifester qu’on va aller mieux !
Ce n’est pas en se coupant de nous-mêmes, en mangeant moins, en se privant d’énergie qu’on va être en meilleure santé !

Car la faim, finalement, c’est quoi : c’est une sensation physique de manque de nourriture, qui va nous inciter à rechercher des aliments. C’est vraiment quelque chose que vous sentez dans votre corps.

Au même titre qu’un voyant sur votre voiture va s’allumer pour vous signaler que vous n’avez plus d’essence : votre corps va vous envoyer un signal, tel le voyant de votre voiture, pour vous signaler qu’il n’a plus d’énergie.
Ce signal va se manifester par des gargouillis dans le ventre, des maux de tête, de la fatigue, ou encore la gorge qui s’assèche.

Dans son livre « Alimentation intuitive », Alicia Sicardi nous explique parfaitement ce qu’est la faim physique, Alicia avec qui au passage j’ai d’ailleurs enregistré un entretien sur le gras et le sucre dans mon programme en ligne :

Elle y parle donc de cette faim physique, qu’on appelle aussi la faim homéostatique : c’est à dire la faim comme je viens de vous la décrire, à savoir une faim physique, dont le but est de vous envoyer un signal pour recharger les batteries de votre organisme.

Alicia explique dans son livre que cette faim est déclenchée par une baisse du taux de glucose dans le sang, qui va donc nous pousser à aller chercher de la nourriture et à manger.

Et l’arrêt de la prise alimentaire est provoquée par l’action des signaux gastro intestinaux et une distension gastrique.

Sur le long terme, la faim et la satiété sont liées à des changements dans l’équilibre des réserves énergétiques, et sont perçues par le cerveau grâce aux neurones de l’hypothalamus, qui est une zone clé du cerveau servant à réguler le comportement alimentaire.

Pourquoi je vous donne tous ces détails un peu scientifiques : c’est pour vous montrer que votre corps sait parfaitement se réguler tout seul. Notre corps est une véritable machine, et comme je dis souvent : votre corps SAIT. Il sait vous envoyer les bons signaux, il sait ce qui est bon pour lui.

Et on a souvent peur, en se donnant l’autorisation de manger, de perdre le contrôle. Mais comme je dis souvent aussi : ce contrôle vous l’avez toujours. C’est juste que vous le mentalisez moins. Vous déplacez une partie de ce contrôle de votre cerveau, vers votre corps.

Votre cerveau est toujours là, car la régulation du comportement alimentaire se fait via une communication entre votre cerveau et votre corps, mais vous laissez + de place à votre corps. Votre corps sait contrôler vos apports alimentaires, en vous envoyant des signaux de faim et de satiété. Et votre corps : et bien cela reste VOUS.

Donc voilà pour cette faim homéostatique, cette faim physique.

 

faim

Les envies de manger

 

Et puis vous avez donc les envies de manger. Ces envies de manger, Alicia Sicardi les assimile à une faim hédonique, c’est-à-dire une faim « plaisir ».

Cette faim n’est pas là pour satisfaire un manque d’énergie, ou répondre à une sensation de faim physique, cette faim est là pour notre simple plaisir.

Ca va être une faim, une envie de manger lorsque vous passez devant une boulangerie et que vous voyez un fondant au chocolat qui a l’air super appétissant.

Ca va être lorsque vous faites un apéro entre amis : vous picorez à droite à gauche, vous n’avez pas spécialement faim, ou alors peut être au début, mais petit à petit vous mangez + parce que ce qui est sur la table a l’air bon, et surtout parce que vous passez un bon moment entre amis, un moment de partage.

Ca va etre lorsque quelqu’un fête son anniversaire à votre travail et ramène des pains au chocolat (ou des chocolatines, comme vous voulez !), et bien que vous ayez pris votre petit déjeuner, ben vous avez envie de manger ces viennoiseries, parce qu’elles vous donnent envie, parce que c’est un moment convivial, peut être parce que vous n’en mangez pas souvent.. Bref, vous en avez envie, et point ! Il n’y pas besoin de chercher de justifications particulières.

Le problème qui peut survenir avec ces envies de manger, et c’est quelque chose que j’ai moi-même vécu : c’est qu’on ne les trouve pas forcément « raisonnable » et justifiées.

Pour ma part je me disais avant lorsque j’avais juste envie de manger que vu que je n’avais pas de signaux de faim, que mon corps ne me manifestait pas un besoin d’énergie : j’estimais que mon corps n’avait donc pas BESOIN de manger. Et que la nourriture que je lui donnais était inutile.

Et j’étais presque contente quand j’avais faim, en particulier lors des fameux gouters ou collations, parce que pour moi les gouters sont purement associés au plaisir. Car clairement, quand je prends un gouter : je n’ai pas envie de manger des amandes et des noisettes comme c’est conseillé lors d’un régime.

J’ai envie de biscuits, de chocolat.. De quelque chose de forcément gras et sucré, et vu qu’on sait que les aliments gras et sucrés ne sont pas franchement les aliments les plus valorisés par la culture des régimes : s’en suit soit de la culpabilité parce que vous en mangez mais vous vous dites que c’est mal, soit de la frustration car vous évitez d’en manger.

Et un jour, quand j’ai commençé à m’intéresser à l’alimentation intuitive, au comportement alimentaire etc : j’ai entendu une simple phrase qui disait que certes, la nourriture avait pour but d’apporter de l’énergie à notre organisme, mais elle joue aussi un rôle « plaisir » dans notre quotidien !

Vous avez le droit de ressentir du plaisir en mangeant.

Et comme l’explique également Alicia Sicardi dans son livre : cette faim « plaisir » va stimuler par des signaux un des circuits de la récompense. Cette faim entraîne la sécrétion de dopamine qui est donc l’hormone du plaisir, qui va nous procurer cette sensation de bien être.

Et au passage, ce circuit est très important, car il contribue à notre survie ! C’est cette faim plaisir qui va nous pousser à manger, qui nous motive à nous préparer ou à aller s’acheter un repas !
Sans ce circuit, nous pourrions certes ressentir la faim, mais nous n’aurions pas la motivation de nous faire à manger.

**

Donc voilà pour ce qui est de la faim, que ce soit la faim physique ou les envies de manger, ou encore dit autrement la faim homéostatique ou la faim hédonique : les 2 sont tout aussi importantes, et les renier ne contribuera pas à votre bien être.

Je sais que lorsqu’on fait un régime : on voit la minceur comme le saint graal, et on se dit qu’on va faire un effort de moins manger pour justement atteindre ce saint graal, que certes, ce sera contraignant sur l’instant, mais notre bien être sera au sumum après cet effort.

Je vous invite à vous demander si vraiment vous serez dans un bien être total une fois le poids souhaité atteint. Car souvent, une fois le poids atteint, on cherche souvent à quand même encore descendre un peu, et quand bien même ce poids nous conviendrait, ce n’est pas sans une lutte contre nous-mêmes ! A surveiller toujours ce qu’on mange, à être en veille permanente sur la balance…

Donc au-delà du résultat escompté, je vous invite à voir le chemin pour y arriver, et à regarder en arrière les expériences que vous avez déjà vécues avec les régimes, si vraiment cela vous a apporté du bonheur.

faim

 

« J’ai l’impression d’avoir tout le temps faim ! »

Un sujet que je voulais également aborder : c’est que peut être que vous allez me dire « Oui mais moi j’ai l’impression d’avoir tout le temps faim, je pourrais manger toute la journée ! »

Donc je vous invite, si vous vous dites ça, à vous demander si vous ressentez réellement une sensation physique de faim, à savoir comme je vous disais le ventre qui gargouille, ou la gorge sèche.

Quoi qu’il en soit : que ce soit une faim physique, ou une envie de manger, si vous avez l’impression que vous pourriez manger toute la journée : demandez vous si globalement vous vous sentez satisfaite de vos repas ?

Est-ce qu’ils vous conviennent d’un point de vue gustatif, mais aussi d’un point de vue quantitatif ?

Car si vous ne mangez par exemple qu’une poelée de légumes avec très peu de matières grasses avec une viande blanche (typiquement un repas type qui serait conseillé dans un régime) : est ce que clairement cela vous satisfait ? Est-ce que vous sentez que vous avez assez mangé ?

Ou est ce que vous mangez ce repas « parce qu’il faut » ? Parce que c’est marqué sur votre plan alimentaire, parce que c’est « mieux » de manger ça.. Mieux pour qui d’ailleurs ? Mieux aux yeux de la société ?

Car si vous ne mangez pas assez en quantité, et si vous ne mangez pas ce qui vous fait plaisir : oui, c’est normal que vous ayez cette impression d’avoir tout le temps faim, ou tout le temps envie de manger.

Personnellement, le fait de me sentir satisfaite par mon repas, c’est un tout.

C’est pas juste mon plat qui me satisfait. C’est tout mon repas.
A savoir le plat principal : ou le midi il y a forcément un féculent car je sais sinon que vais avoir rapidement faim. Je précise que je peux aussi manger des féculents le soir !

Eventuellement le yaourt ou le fromage que je vais manger ensuite, parce que c’est sucré, parce que c’est gras, parce que ça me cale, donc oui je trouve ça bon !

Le fruit ou la crème dessert que je vais manger vont aussi me satisfaire.

Et surtout : mon carré de chocolat de fin de repas marque le point de satisfaction final !

J’aime tout ce que je mange, tout ce que je viens de vous citer, mais si mon repas n’était constitué que d’un ou 2 de ces éléments, je ne serai pas totalement satisfaite.

Alors, certes, oui autant je peux me sentir satisfaite avec mon plat principal car parfois la quantité est un peu plus importante que d’habitude.

Je peux aussi me sentir satisfaire avec seulement un morceau de fromage et avec un fruit parce que le midi on a fait un repas de famille, et le soir un petit encas me suffit.

Mais globalement, c’est la réunion de plusieurs éléments, avec des quantités suffisantes qui font que je me sens rassasiée et satisfaite.

J’en profite d’ailleurs pour vous rappeler que l’équilibre ne se fait pas sur un repas. Et encore une fois, votre corps saura vous envoyer les signaux nécessaires pour vous nourrir.

Je rebondis sur ce que je viens de dire précédemment : oui globalement, je mange souvent disons un plat principal, un yaourt et un fruit (c’est globalement mon repas type du midi).

Mais comme je vous disais, si mon plat est plus copieux que d’habitude : peut être que je ne ressentirai pas le besoin de manger un yaourt.

Idem lors des repas de famille le midi : est ce que manger le soir un morceau de fromage puis un fruit et un carré de chocolat serait un repas conseillé par un professionnel de santé ? Effectivement, en terme d’équilibre alimentaire, y’a mieux !

Mais je ne me nourris pas comme ça tous les jours. Et je ne vais pas me forcer à manger un repas « conventionnel » avec viande, légume et féculents si mon corps me dit plutôt « Là franchement, j’ai bien mangé à midi, je veux juste un petit encas, pas plus » !

Donc encore une fois, je vous invite à vous écouter, que ce soit au niveau des signaux physiques que vous envoie votre corps, que vos envies de manger. Vous mangez le fameux pain au chocolat à 10h car c’est l’anniversaire de votre collègue ?

C’est ok ! Observez vous avec curiosité, regardez comment se passe le repas suivant ! Peut être que vous aurez faim comme d’habitude, peut être moins, peut être plus.. Mangez en fonction.

Alors c’est vrai qu’à force d’avoir fait des régimes, peut être que vous ne ressentez plus votre faim, parce que vous avez pris l’habitude de ne pas l’écouter, ou tout simplement de la masquer avec des coup faims..

Je vous invite à faire des expériences, c’est ce qu’on fait d’ailleurs dans mes coachings : testez par exemple avec le petit déjeuner, en testant différentes sortes de petits déjeuners.

Un matin mangez par exemple des tartines, du beurre et de la confiture. Notez ensuite quand est ce que la faim commence à revenir.

Testez le lendemain un bol de muesli par exemple. Observez ce qui se passe : est ce que vous sentez plus ou moins rassasiée que la veille ? Est-ce que la faim revient plus ou moins rapidement ?
Idem vous pouvez testez un petit déjeuner salé avec de la charcuterie et du fromage par exemple : pareil, observez votre corps.

Le but est de réengager une connexion avec votre corps, et de voir aussi ce qui vous plait, ce qui vous convient ! Vous pouvez faire ce test aussi sur d’autres repas que le petit déjeuner évidemment !

Je précise qu’au début, si vous sortez d’une grande période de régime, vous allez peut être avoir l’impression de vouloir manger que des aliments gras et sucrés, avec cette impression de ne jamais pouvoir vous arrêter.

Cette période ne dure pas. Et c’est justement tout l’intérêt au fait d’honorer sa faim, que ce soit votre faim physique ou vos envies de manger : c’est que vous diminuez ainsi la valeur « récompense » accordée à la nourriture. Plus vous vous priverez d’un aliment que vous aimez, plus vous allez l’aimer et y penser !

Et comme le précise Alicia Sicardi : ce n’est pas un phénomène d’addiction, mais de survie, pour stimuler la prise alimentaire.

Toute privation entraînera une envie de consommer des aliments ayant la capacité de stimuler le système de récompense, à savoir des aliments qui vont vous nourrir et assurer votre survie, à savoir des aliments gras et sucrés. Ce n’est pas de l’addiction, ce n’est pas un probème psychologique d’avoir envie de ces aliments là, c’est simplement biologique.

Et au-delà de ça, comme je dis souvent, si dans votre quotidien, votre seule source de plaisir, c’est la nourriture : c’est normal que vous ayez tout le temps envie de manger.

faim

Conclusion

C’est pour ça que dans mes coachings, j’aime aborder toutes les sphères de vie, et puis notre rapport à la nourriture est de toute façon très souvent lié à ce qu’on vit dans notre quotidien.

Je vous amène à voir ce qui ne vous convient pas actuellement dans votre vie : que ce soit dans votre vie pro, votre vie amoureuse, votre vie sociale, votre vie de maman, votre vie de femme, et mon but c’est de vous faire passer au niveau du dessus, de vous demander pourquoi actuellement vous n’êtes pas au niveau auquel vous aimeriez être, et vous faire mettre des actions en place pour que justement vous puissiez atteindre ce niveau souhaité.

Donc mon but c’est vraiment de vous faire évoluer et que vous ayez une vie non pas vécue à moitié, mais une vie vécue à 100%, que ce soit dans le quotidien avec votre assiette ou avec votre corps, votre quotidien au sens « la vie de tous les jours », mais aussi vos rêves, qui ont tendance à être trop souvent laissés de côté car on les estime trop grands.

Voilà pour cet épisode sur la faim et les envies de manger, dites vous que plus vous vous donnerez l’autorisation de les honorer, plus vous vous dirigerez vers le bien être.

 

faim

***

Pour travailler avec moi :

  • Coaching individuel : 10 séances d’1h en visio via Zoom. Pour en savoir plus, cliquer ici.
  • Programme en ligne :  Pour en savoir plus, cliquer ici.

 

Ce podcast est disponible sur

 

faim

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pourriez aimer aussi :

28. Comment mieux respecter son corps ?

28. Comment mieux respecter son corps ?

SOMMAIRE   D'où vient ce mépris que nous avons pour notre corps ? Respecter son corps : prendre la décision Respecter son corps : en le nourrissant, et en le faisant bouger avec bienveillance Respecter son corps : en le mettant moins sur un piedestal Est-ce...

27. 3 grandes difficultés de l’alimentation intuitive

27. 3 grandes difficultés de l’alimentation intuitive

SOMMAIRE   Difficultés de l'alimentation intuitive n°1 : Le fait de rejeter la mentalité des régimes Difficultés de l'alimentation intuitive n°2 : Gérer les pensées de culpabilité Difficultés de l'alimentation intuitive n°3 : Accepter son corps Conclusion Dans...

26. Sport : Comment remettre du plaisir dans sa pratique ?

26. Sport : Comment remettre du plaisir dans sa pratique ?

SOMMAIRE   Comment la culture des régimes rend le sport malsain ? PComment remettre du plaisir dans la pratique du sport ? Conclusion Dans l’épisode de la semaine dernière, je vous parlais des bonnes résolutions que l’on prend souvent à la rentrée (ou en...

decouvre mes accompagnements

Si tu as envie de faire la paix avec la nourriture, et que manger ne rime plus avec « stress », mais avec « plaisir », découvre mes coachings !