11. La comparaison

Avr 27, 2022 | Podcast

Dans cet épisode, je voulais aborder le sujet de la comparaison.

Car je pense que c’est une pratique qu’on fait constamment.

J’aimerais vous expliquer plus précisément en quoi ça consiste (même si je me doute que vous voyez un peu l’idée !), pourquoi nous faisons ça, et vous expliquer comment s’en détacher lorsque cette comparaison est à notre désavantage, et en quoi la comparaison peut pour moi, dans certains cas, être utile.

 

La comparaison, c’est quoi ?

Comme souvent, je commencerai par une petite définition : la comparaison, c’est le fait d’envisager deux ou plusieurs objets de pensée pour en chercher les différences ou les ressemblances.

On peut dire aussi que la comparaison consiste à faire des évaluations permanentes tout au long de la journée, afin de d’orienter nos choix.

Il y a ce que j’appelle « les comparaisons extérieures à nous » :
Par exemple, si je dois faire une présentation à mon travail, je constate que si je rajoute un peu de couleur et qu’à certains endroits je mets une police différente : ce sera plus lisible et agréable que si je n’en mets pas.

Dans l’alimentation, si on suit la culture des régimes, ça va être une comparaison du type « Pour une collation, privilégiez un fruit ou des amandes plutôt que des biscuits trop sucrés et transformés ».

Car si on est au régime, c’est qu’on cherche à mincir, et les produits gras et sucrés étant grandement diabolisés, on va considérer qu’il est préférable de choisir un fruit ou des amandes en cas de creux.

Si vous êtes dans une démarche d’alimentation intuitive, on se posera davantage comme question « Qu’est ce que je pourrais manger comme encas qui me ferait sentir satisfaite ? ».

Vous comparerez donc le fruit, les amandes et les biscuits, et vous ferez donc une sorte de mini évaluation, de manière donc à choisir ce qui vous rendra le plus satisfaite.

Donc ça ce sont les comparaisons qui sont extérieures à nous : on va comparer des choses entre elles, des personnes entre elles…

Et l’autre type de comparaisons, c’est lorsqu’on va se comparer nous-mêmes à d’autres personnes. Et c’est cette comparaison qui va surtout nous intéresser dans cet épisode, car c’est souvent celle là qui nous pèse le +.

Notre comparaison va s’effectuer par rapport au fameux manuel qu’on estime devoir respecter.

J’ai déjà évoqué ce sujet lors de précédents épisodes, c’est quelque chose aussi qu’on travaille dans mon programme en ligne : c’est en fait tout un tas de critères qu’on s’impose, qu’on estime devoir respecter pour être considéré comme étant une femme parfaite, la femme parfaite englobant des sous catégories, avec la mère parfaite, l’épouse parfaite, la mangeuse parfaite, ou encore la femme au corps parfait.

Et c’est quand on va constater que d’autres personnes cochent les critères de notre manuel, et que nous-mêmes, nous ne cochons pas les cases de nos propres critères, que cette comparaison va nous faire mal.

Parenthèse : je vous dis que c’est lorsqu’on constate que d’autres personnes cochent les cases de nos propres critères et pas nous qu’on va se sentir mal, je ne sais pas vous, mais pour ma part, quand je dis « les autres personnes », ce sont souvent « les autres femmes », je réduis le champ de comparaison !

J’aurai tendance à dire qu’on se compare davantage aux personnes de même sexe que nous, mais après, voilà, ce n’est que mon ressenti.

Pourquoi on effectue cette comparaison : derrière se cache en fait la volonté de vérifier qu’on a de la valeur, qu’on est valable, qu’on est valide etc.

Comme je vous l’ai déjà expliqué, l’un des buts dans notre vie, c’est d’être heureux, et c’est d’appartenir à un groupe. Et on a très bien intériorisé l’idée que si on est intelligente, si on réussit professionnellement, si on a une jolie maison.. Et bien évidemment, si on est mince : on sera davantage valorisée par la société.

Et on se dit qu’à l’inverse, si on n’est pas tout ça : on se dirige vers une mort sociale, on va être rejeté par la société, on ne fera pas partie d’un groupe.

Donc en se comparant : on va sans cesse être en train de checker qu’on n’est pas en train de se diriger vers une mort sociale.

Ca va être une comparaison qui soit va nous rassurer : car on trouve qu’on remplit davantage de critères de la femme parfaite par rapport à cette autre personne qu’on croise dans la rue, donc on se dit que dans l’échelle sociale, on a encore de la valeur.

Soit c’est une comparaison qui va nous attrister, nous faire perdre confiance : car on trouve que plein d’autres personnes, plein d’autres femmes remplissent davantage les fameux critères qu’on estime devoir respecter, et on considère que ces personnes sont plus hautes que nous dans l’échelle sociale.

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Comment faire pour atténuer cette voix de la comparaison ?

Alors comment faire pour atténuer cette voix de la comparaison qui généralement nous mine.

J’aimerais m’attarder ici sur + la comparaison physique :

Déjà, j’aimerais que vous remarquiez quelles parties de votre corps vous comparez aux autres. Généralement, ces parties de notre corps qu’on compare aux autres sont les parties qu’on n’aime pas chez nous.

Je vous laisse quelques secondes pour réfléchir et prendre conscience de ce qui vous vient à l’esprit en 1er.

Ce que j’ai pu réaliser lors de mes coachings avec mes clientes, c’est que souvent (je ne dis pas tout le temps, mais souvent), ce qui revenait en 1er dans les parties de leur corps qu’elles n’aimaient pas, c’était leur ventre, leurs cuisses, leurs fesses, éventuellement les petits bourrelets dans le dos, éventuellement les mollets..

De manière générale, quelle que soit la partie du corps, c’était des parties qu’elles trouvaient trop grosses à leurs yeux. Ou alors, elles étaient en vigilance sur ces parties du corps de peur que ces parties deviennent trop grosses.

Ce dont je veux vous amener à prendre conscience :
C’est que souvent, les parties de notre corps qu’on n’aime pas, ce sont des parties du corps qui sont les + mises en avant par les magazines féminins, par cette fameuse culture des régimes. Parce que la société prône un ventre plat, des cuisses fines, des fesses rebondies..

Et vu qu’on est conditionné par tout ça : dès que notre corps s’éloigne de ces standards, et qu’on a l’impression que d’autres femmes remplissent ces standards : on estime être moins bien.

Et je vous amène à vous demander maintenant, si vous avez des parties de votre corps que vous ne trouvez pas extra, mais pour lesquelles vous faites avec.

Par exemple en ce qui me concerne : je trouve mes cheveux trop fins, je rêve d’avoir des cheveux avec du volume.. Mais bon, ils sont fins, je fais avec.

comparaison

Je trouve ma poitrine trop petite, ça me complexait beaucoup étant ado. Maintenant, je m’en suis accomodée, oui si elle était un peu plus grosse, ça m’irait bien, mais bon voilà, je ne fais plus une fixette là-dessus.

J’ai mon petit orteil droit qui a une forme bizarre, il remonte un peu, il est pas totalement aligné avec les autres.. Je trouve que ça fait moche, c’est pas harmonieux ! Pendant longtemps, surtout en été, je faisais en sorte de le cacher, maintenant je m’en fiche. Certes, s’il était comme les autres, je préférerais, mais idem, je ne fais plus une fixette là-dessus.

Je pense qu’on a tous des parties de son corps qu’on aime moins, mais pour lesquelles on fait pas une fixation.

Et je vous amène à réfléchir à quelles sont ces parties du corps, je vous en ai cité quelques une me concernant, ça pourrait être aussi votre nez, vos oreilles, vos bras, la couleur de vos yeux…

La prise de conscience que je veux vous amener, c’est que encore une fois, pas tout le temps, mais souvent, ces parties du corps dont on est pas fan, mais auxquelles on n’attache moins d’importance : ce sont des parties du corps auxquelles la société elle-même n’attache pas d’importance.

A l’heure où je fais cet épisode, nous sommes en avril, donc à l’approche de l’été, donc les injonctions du summer body sont là..

J’ai encore vu cette semaine un magazine qui titrait en couverture « S’affiner sans souffrir ».. Ce qui sous entend encore qu’être fine, c’est mieux, qu’avoir un corps tonique c’est mieux..

Je n’ai jamais vu en couverture de magazine : 4 astuces pour donner du volume à ses cheveux (encore que.. Peut être les cheveux.. Ca pourrait se retrouver en couverture de magazine..

Des articles à l’intérieur des magazines sur le soin des cheveux, ça oui on en trouve facilement. Mais des couvertures de magazine sur les cheveux : je pense qu’elles sont moins fréquentes que les couvertures avec astuces minceur.

Ou je n’ai jamais vu en couverture de magazine 4 astuces pour avoir de jolis orteils (je fait référence ici à mon orteil que je trouve pas top), idem à la rigueur des articles pour prendre soin de ses pieds mais de là à en faire un couverture.. Y’a un pas.

**
Je veux juste vous amener à prendre un peu de recul sur tout ça : si vous êtes complexée par certaines parties de votre corps, selon les parties, j’ai envie de vous dire que c’est normal ! Car la société nous conditionne sur la minceur, et en particulier le ventre, les cuisses, les fesses.

Et concernant ces parties qui vous complexent vraiment, sur lesquelles vous faites une fixation, sur lesquelles vous vous comparez sans cesse : je vous invite à y mettre une pointe d’indifférence, comme pour les autres autres parties pour lesquelles vous êtes justement indifférentes.

Je ne dis pas que vous allez passer de complexée à indifférente du jour au lendemain, mais d’essayer de baisser ce niveau d’alerte que vous avez envers ces parties de votre corps.

Autre question que vous pouvez vous poser : par exemple vous faites une fixation sur votre ventre, que vous ne trouvez pas assez plat : que pensez-vous d’une femme qui a un ventre plus plat que le votre ? A-t-elle plus de valeur ?

A l’inverse, est-ce que ça veut dire que vous estimez avoir plus de valeur que d’autres femmes qui auraient plus de ventre que vous ?

Pour ce qui est de la valeur, j’ai d’ailleurs consacré l’épisode de la semaine dernière à ce sujet, qui est l’épisode 10 « Comment reconnaitre sa vraie valeur ? ».

**
L’autre rappel que je voulais vous faire, c’est que comme je vous l’ai déjà dit, notre but 1er dans notre vie, c’est de ressentir des émotions positives. C’est de ressentir du plaisir, de la joie..

Et ce qui se passe quand on se compare à qq1, que ce soit une comparaison au niveau de son physique, mais aussi dans d’autres sphères de vie, c’est qu’on s’imagine tout une histoire à propos de cette autre personne.

Et à l’heure des réseaux sociaux, j’ai envie de dire que l’imagination est d’autant plus accentuée, car sur les réseaux, les gens ne montrent que ce qu’ils ont envie de montrer, donc on peut s’inventer 1000 et une histoires à propos ces personnes.

Et donc on s’imagine que cette autre personne à qui on se compare,si on estime qu’elle remplit un critère que moi je ne remplis pas, cette personne va ressentir beaucoup plus d’émotions positives que nous.

Cette personne semble plus heureuse que moi, car elle a perdu 5 kilos, qu’elle montre fièrement sa perte de poids sur les réseaux, alors que moi, je n’arrive pas à tenir 2 jours un régime.

Cette personne semble plus heureuse que moi, car elle a est en train de jouer calmement avec son enfant, alors que moi j’ai l’impression de passer mon temps à crier.

Cette personne semble avoir une vie plus intéressante que la mienne, car dès qu’elle met une photo d’elle sur Insta, elle obtient tjrs au moins 100 likes, alors que moi je peine à avoir 10 likes.

C’est dans ce genre de cas que cette comparaison ne nous rend pas service, car elle n’est pas faite à notre avantage.

On ressent alors un sentiment de honte, de baisse d’estime de soi, cette sensation d’être nulle, et vu que nos émotions guident nos actions : ce ne sont pas des émotions qui vont entrainer des actions qui vont nous faire avancer dans notre vie. On va plutôt avoir tendance à se replier sur soi et à se faire toute petite plutôt que se mettre en avant.

Mais quand on réfléchit bien, ce phénomène de comparaison, qui ne nous fait pas nous sentir bien, n’est dû qu’à toute l’histoire qu’on se raconte dans notre tête à propos de cette personne qu’on voit sur les réseaux et dont on voit qu’un 10e de sa vie, ou à propos cette femme mince qu’on croise dans la rue et pour laquelle on pense qu’elle doit avoir une vie géniale et avoir tout le temps confiance en elle car elle a un physique qui nous fait rêver.

Il ne tient qu’à chacun de nous de prendre un peu de recul par rapport à toute cette histoire qu’on se raconte :

Déjà comme je vous disais, si c’est une comparaison physique, de voir sur quelles parties de notre corps on se compare, identifier si ce ne serait pas des parties grandement mises en avant par la culture des régimes

Et d’autre part, de prendre ce recul en se demandant si en fonction de ce que je vois, ce que je perçois, cette autre personne est elle vraiment mieux que moi, est ce qu’elle vraiment plus heureuse que moi.

Faire une sorte d’audit, et se demander en fonction de quels critères je pense ça, si ces critères sont réellement fondés, si ce que je pense est vraiment issu de faits concrets, ou si c’est pas plutôt une interprétation que je fais de la réalité.

Je trouve que se poser ces questions permet de baisser ce fameux niveau d’alerte dont je vous parlais tout à l’heure quand on se compare aux autres, car finalement, ces émotions négatives qu’on se crée en se comparant aux autres sont plus souvent due à une interprétation de la réalité que de faits concrets.

Et en sachant ça, si on sait que cette interprétation vient de nous, il ne tient qu’à nous d’en choisir une autre pour se sentir mieux vis-à-vis de cette autre personne, ou en tout cas de choisir une interprétation qui soit beaucoup plus neutre, plutôt que dévalorisante pour nous.

Quand la comparaison devient utile

Et quitte à se comparer à quelqu’un que l’on trouve mieux que nous, le faire de manière utile. C’est dans ces cas là que la comparaison peut devenir intéressante.

C’est à dire choisir des personnes qui nous inspirent : choisir des modèles.

Lorsqu’on choisit un modèle, certes ce sont des personnes que l’on peut envier, mais on va plus être dans une énergie du potentiel de ce qu’on peut devenir. Car ces personnes nous inspirent, mettent des choses en place dans leur quotidien, et au délà du faire, ont une manière d’être qu’on aimerait bien devenir.

Comme je le dis souvent, regarder ces autres personnes non pas dans une énergie de « Je ne suis pas assez bien, elle, elle est tellement mieux que moi, moi je suis trop nulle », mais de se dire « Mais si elle elle arrive à faire ça, c’est la preuve que c’est possible. Donc si elle l’a fait je peux le faire ». Etre dans la joie de pouvoir évoluer.

Si je reprends l’un de mes exemples précédents, admettons qu’effectivement cette maman a l’air de jouer régulièrement avec son enfant dans une ambiance plutôt calme alors que moi j’ai l’impression de crier tout le temps :

Peut être que cette femme a mis en place certaines routines dans son quotidien qui lui permettent d’être plus apaisée, et de profiter de moments calmes. Peut être que je pourrais m’en inspirer.

Pour ce qui est du physique : attention au type de modèle que vous choisissez.

Evitez de choisir des personnes qui prônent la perte de poids, qui valorisent la minceur.. Car en choisissant ce genre de comptes, vous entretenez la croyance qu’être mince, c’est mieux.

Je vous conseille de choisir des personnes ou des comptes Instagram qui valorisent le travail sur le comportement alimentaire, dont le but est d’avoir une relation sereine avec la nourriture (comme le mien !).

Ainsi que des personnes, des comptes Insta qui prônent le Body Positive, qui n’ont pas forcément un corps normé (comme par exemple The ginger chloé, je parle souvent d’elle car je trouve cette fille rayonnante !), et qui prône le fait qu’elles sont parfaites telles qu’elles sont.

Quand une personne nous inspire, c’est que souvent vous avez déjà une part de cette personne en vous. Si vous appréciez une personne parce que vous la trouvez drôle, vous être admirative de son ambition, vous appréciez sa touche écolo dans son quotidien.. C’est que vous avez sûrement déjà ces valeurs en vous.

J’aime à penser que les personnes qui nous inspirent représentent notre version de nous-mêmes dans le futur, ce que nous sommes en train de devenir.

C’est à mon sens une façon beaucoup plus aidante d’utiliser la comparaison de soi même par rapport aux autres, de voir comment on peut modéliser les actions, la manière d’être de certaines personnes dans le but de vivre une vie qui nous correspond à 100%.

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Conclusion

La prochaine fois que vous vous comparerez, je vous invite donc à vérifier si cette comparaison vous tire vers le haut, et si ce n’est pas le cas, voir si toute l’histoire que vous vous racontez est vraiment vraie, ou si c’est pas une simple interprétation que vous en faites.

 

 

Pour travailler avec moi :

  • Coaching individuel : 10 séances d’1h en visio via Zoom. Pour en savoir plus, cliquer ici.
  • Programme en ligne :  Pour en savoir plus, cliquer ici.

 

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