06. La voix de la culpabilité

Mar 23, 2022 | Podcast

La culpabilité, c’est quoi ?

Aujourd’hui je souhaitais aborder le sujet de culpabilité, culpabilité que l’on peut ressentir à la fois dans notre vie de tous les jours, mais aussi quand on mange.

La culpabilité c’est quoi : c’est le sentiment de se sentir coupable, le sentiment d’avoir commis une faute.
Bien évidemment dans cet épisode, on va rester dans le domaine légal. Je ne vous parlerai pas ici de la culpabilité lorsqu’on commet un délit puni par la loi, mais plutôt d’une culpabilité qu’on ressent d’un point de vue moral, quand on se sent moralement condamnable.

culpabilité

D’où vient cette culpabilité ? 

Alors d’où vient cette culpabilité que l’on peut ressentir ?
La culpabilité est une émotion qui va se manifester, qui n’est pas forcément agréable.
Généralement, quand on ressent cette culpabilité, on se sent nulle, on a l’impression d’avoir mal agi, on a parfois des regrets en se disant qu’on aurait dû faire autrement…

Si avez suivi mes épisodes jusque-là : si la culpabilité est une émotion, si on la ressent, c’est parce que nous avons des pensées dans notre tête qui engendrent cette culpabilité.

Ce n’est pas pour rien si je fais cet épisode après l’épisode de la semaine dernière, qui était l’épisode 5 : « Comment lâcher la perfection ».

Je parlais dans cet épisode de perfectionnisme, et qu’on avait tous en nous un manuel interne, que l’on estimait devoir respecter, pour être considérée comme une « femme idéale » au sens large, et de manière plus précise : comme une bonne mère, une bonne épouse, une bonne amie… Et bien évidemment une bonne mangeuse.

Ce manuel interne pourrait s’apparenter à une liste, avec tous un tas de critère que l’on s’impose, qui sont issus soit de notre éducation, de la société, ou simplement de nous-mêmes. Et on pourrait s’imaginer cette liste avec des cases à cocher en face de chaque critères, cette liste étant généralement proportionnelle à notre perfectionnisme.
C’est-à-dire que plus l’exigence envers nous même sera grande, plus le nombre de case à cocher sera important.

Et c’est justement le non respect de ce manuel, le fait finalement de ne pas cocher toutes les cases de notre liste qui va engendrer ce sentiment de culpabilité.

 

 

culpabilité

La culpabilité : utile ou pas utile ?

Et on pourrait penser que cette culpabilité n’est pas forcément utile à ressentir, parce que pas forcément agréable, mais elle peut l’être, notamment dans le cas où on s’est éloigné de nos valeurs.

Par exemple, si pour vous une valeur importante dans votre couple, c’est le respect, et que pour une raison X ou Y vous vous disputez avec votre partenaire, que vous vous emportez, et que vous employez des mots qui, à vos yeux, sont irrespectueux envers votre conjoint : vous allez ressentir un sentiment de culpabilité.

Dans ce cas là, vous allez peut être attendre de vous calmer, laisser passer un peu de temps, et vous allez présenter des excuses à votre conjoint sur la manière dont vous lui avez parlé, et réfléchir peut être avec vous-mêmes sur la manière dont vous auriez pu aborder le sujet, voir quel autre angle aurait pu être possible, pour que la prochaine fois que vous aurez un désaccord : ça se passe mieux, et que vous soyez davantage alignée avec votre valeur « respect ».

Donc dans ce genre de situation, ce sentiment de culpabilité peut être utile pour vous rapprocher de vos valeurs.

Dans d’autres circonstances, et là je vais surtout parler au niveau de la nourriture : ce sentiment à mon sens ne va pas être grandement utile.

Cette culpabilité, au niveau de l’alimentation, vous allez la ressentir quand vous estimez ne pas respecter une règle, un des critères de votre fameuse liste pour être considérée comme une « bonne mangeuse ».
Et toutes ces règles que vous vous imposez pour manger : c’est ce qu’on appelle la restriction cognitive. C’est-à-dire que ce sont des croyances, plutôt limitantes, et peu aidantes que vous avez sur la nourriture : du type « manger des féculents le soir : c’est mal », « c’est pas bien de manger des gâteaux au gouter », d’ailleurs « c’est pas bien de prendre un gouter tout court », « les chips font grossir » etc.

Ceci étant, restriction cognitive ne veut pas nécessairement dire « restriction alimentaire » : car vous pouvez tout à fait manger un cookie, il n’y a pas de restriction alimentaire vu que vous le mangez, mais vous allez vous dire dans votre tête « c’est mal de manger ce cookie, ce serait mieux que je mange un fruit ».

Et donc dès que vous allez avoir ces pensées du type « J’aurais pas dû manger ça », ou « J’aurais dû manger des amandes plutôt que du chocolat » : vous allez ressentir cette culpabilité.

Et quand vous ressentez ce sentiment de culpabilité, vous allez être amenée à entreprendre des actions réparatrices :

Donc par exemple, pensée : « J’aurais pas dû manger ce cookie, c’est mal car c’est gras et sucré »
Emotion : Culpabilité
Action engendrée : cela peut être de la privation de tout aliment gras et sucré dans la semaine qui suit, ou le fait de faire 3h de sport en + pour « réparer » le fait d’avoir manger un cookie.

Donc ces actions réparatrices peuvent être bénéfiques dans le cas que vous citais initialement, où vous estimez mal parler à votre partenaire, dans le sens où vous allez faire en sorte de vous rapprocher de vos valeurs, mais elles peuvent être néfaste quand vous menez des actions qui finalement ne conduisent pas à répondre à vos valeurs.

Car c’est là tout le problème de toutes ces règles alimentaires que l’on s’impose : c’est qu’elles sont généralement contraire à nos valeurs.
Alors je ne parle pas du fait de manger exclusivement végétarien par exemple : là, c’est un cas où certes on va se priver de manger de la viande, du poisson etc, mais c’est dans le but de défendre une cause qui nous est chère : le respect du bien être animal.

Dans le cas où par exemple vous faites une intolérance au gluten : vous allez probablement vous priver de manger des produits avec du gluten. Certes, je ne dis pas que c’est facile, mais vous avez que c’est pour votre bien être, car si vous en consommez, vous n’allez pas être bien après. Donc vous le faites pour votre bien être.

Si je reprends le fait de manger un cookie, et qu’on se dit derrière qu’on n’aurait pas dû, et que derrière, on se dit que comme action réparatrice, on va faire du sport en + : personnellement, je vois plus ça comme une lutte contre soi même, plutôt que d’œuvrer pour son bien être.

Et je ne pense pas que la mésestime de vous, la lutte envers vous-même soit une valeur que vous souhaitiez alimenter dans votre quotidien.

Car on a souvent cette idée reçue que si on se parle gentiment, on va se complaire dans ce qu’on est, rester tel qu’on est, et ne pas changer.
Mais je vous pose la question : est ce que vous auto flageller d’avoir mangé un cookie, à la fois mentalement et physiquement par le sport vous aide davantage dans votre quotidien ?
Je ne pense pas ! Car finalement on a sans cesse un discours qui tourne en boucle dans notre tête, qui ressemble à « Je suis nulle, je ne suis pas capable de suivre un plan alimentaire ».

Est-ce que vous parleriez comme ça à votre sœur, votre mère, votre meilleure amie pour l’aider ? Je ne pense pas !
Donc, autant commencer par vous parler gentiment à vous-mêmes en priorité.

Comment se détacher de cette culpabilité ?

Alors comment se détacher de cette culpabilité ?

Comme je vous disais, cette culpabilité qu’on peut ressentir dans les différentes sphères de notre vie est issue de notre discours intérieur, et des cases que l’on s’impose de cocher.

Il ne tient qu’à vous d’enlever certaines cases à cocher, et de tenter des expériences.

Je vous parlais dans mon épisode précédent de ma passion quand j’étais jeune sur le fait d’avoir un intérieur rangé ! Qu’il fallait que tout soit carré, propre et nickel, je m’imposais à l’époque de faire le ménage une fois par semaine + un petit ménage dans le courant de la semaine. Et je culpabilisais si c’était sale ! Car je n’avais pas rempli toutes les cases de la parfaite femme d’intérieure que je m’imposais.

J’ai pu constater que si je faisais moins le ménage : il ne se passait rien !
Et c’est en baissant en fait mon niveau d’exigence envers moi-même, que mon sentiment de culpabilité a pu baisser également, que j’étais moins amené à ressentir cette émotion envers moi-même.

Concernant l’alimentation: je ne dis pas que changer son discours intérieur se fait en un claquement de doigts (ceci dit comme dans n’importe quelle sphère de vie !).

Car quand on est au régime depuis des années, les fameuses règles de régimes peuvent nous sembler bien ancrées, tellement on vit avec depuis des années.

Vous pouvez alors vous poser une question. Par exemple, si vous pensez que manger un cookie c’est mal parce que vous estimez que c’est trop gras et trop sucré :
Dites vous : « Peu importe que ce que vous pensez ou non soit vrai : est ce que cela vous rend service ? ».

Est-ce que cela vous rend service de croire que manger un cookie, c’est mal ?
D’après moi non, d’autant plus si c’est un aliment que vous appréciez.

Est-ce que cela vous amène une émotion agréable de ne pas en manger ?

Avez-vous l’impression d’être dans une lutte envers vous-mêmes ?

En gros, si les réponses à ces questions vous éloignent de votre bien être : cette croyance n’est pas utile.

Dans mon futur programme en ligne que je compte sortir en avril, on travaillera justement sur vos pensées de restriction, sur pourquoi vous croyez que manger un cookie c’est mal par exemple, pour réintroduire petit à petit des aliments que vous considérez comme interdits.

L’autre phrase que je vous invite à introduire dans votre quotidien, c’est de vous dire que vous faites de votre mieux.
Et quand je dis ça : le but n’était pas ici d’avoir une alimentation parfaite, ou un travail irréprochable dans votre job.
Ca va être par exemple : « Ok, je vois qu’aujourd’hui j’ai eu besoin de gâteaux pour me réconforter, c’est ok, ça arrive ».
Dans votre job : « J’avais l’intention de traiter 5 dossiers aujourd’hui, je n’en ai fait que 2.. C’est ok, j’ai quand même fait de mon mieux, et puis j’ai fait plein d’autres petites choses à côté ».
Et on retrouve ici la fameuse autocompassion : qui est grandement mise en avant dans le process d’alimentation intuitive.

C’est en fait accepter la vie telle qu’elle vient, avec ses imperfections. Accepter que tout ne se passera pas toujours comme on l’aura prévu, et c’est ok. Ca ne veut pas dire pour autant qu’on a moins de valeur.

culpabilité

Et le plaisir dans tout ça ?

J’aimerais terminer en abordant la notion de plaisir :
Dans l’alimentation, avoir du plaisir quand on mange est essentiel. C’est en ayant du plaisir quotidiennement (et pas que le WE) que vous pourrez être davantage sereine avec la nourriture.

Mais on a tendance à grandement diaboliser le plaisir, et à culpabiliser d’avoir du plaisir. On croirait que pour avoir le droit de manger un aliment qui nous fait plaisir : il faut le mériter, il faut avoir fait un effort. Comme travailler dur, avoir fait 3h de sport, ou n’avoir mangé que des légumes pendant 1 semaine pour avoir le droit de manger un cookie.

Manger, et même la vie de manière générale n’est pas censée être un effort au quotidien. Certes, il est parfois un peu nécessaire de pousser ses limites (et encore dans le fait de manger.. j’ai envie de dire que non, y’a pas besoin de pousser de limites !) mais si vous vivez en lutte permanente contre vous-mêmes, en étant frustrée dans votre assiette, en ne côtoyant que des gens qui vous gonflent, et en n’ayant pas de loisirs à côté.. Non c’est pas ça la vie !

Et c’est vrai qu’on est dans une société qui a tendance à diaboliser le plaisir, comme si c’était mal.
Ou le fait de ne rien faire aussi, de prendre du temps pour soi, c’est pas toujours bien vu.

Donc c’est intéressant aussi de voir qu’est ce que vous pensez des gens qui par exemple vont manger un carré de chocolat alors qu’en dessert ils ont mangé une crème au chocolat ? Je parle de ça car c’est un comportement que je suis capable d’avoir !

Qu’est ce que vous pensez des personnes qui prennent leur mercredi, qui ont 10 semaines de congés par an ? Qui font moins d’heures au travail que vous ?

Essayez de répondre à ces questions, car selon vos réponses, cela vous montrera quelle place vous accordez au plaisir.

Voilà pour cet épisode que la culpabilité, j’espère que cela vous aura apporté des pistes de réflexion, et que cela vous aura aidé à identifié la petite voix de la culpabilité, et à passer outre petit à petit.

culpabilité

Changer sa relation avec la nourriture, abandonner les voix de la culpabilité, vivre une vie conforme à ses rêves : sur le principe on sait peut être comment faire, mais dans la pratique, ça l’est moins !

Lors de mes coachings, nous travaillons :

  • Sur votre discours intérieur
  • Sur vos croyances limitantes sur l’alimentation
  • Sur la perception de votre corps
  • Sur vos projets de vie

Mon but :

  • Que vous vous sentiez libre de manger
  • Que vous ne vous posiez plus 25 questions au moment de vous mettre à table
  • Que vous n’ayez plus peur du regard des autres
  • Que vous retrouviez confiance en vous : oser prendre la parole en public, oser lancer votre activité de créatrice de bijoux, oser aller aborder cette personne qui vous plaît tant…
  • Etre à l’aise avec votre corps
  • Faire du sport parce que vous en avez envie, et pas uniquement pour maigrir.

Moi même ancienne accro à ma balance, à me peser tous les jours, j’ai réussi à arrêter de me peser, et à quitter mon CDI qui ne me convenait plus parce que j’ai cru en mes capacités !

Et si j’en suis là, c’est parce que moi même je me suis faite coacher. Moi même, j’ai changé mon discours intérieur et la vision que j’avais de moi. A mon tour désormais de faire pareil avec vous ! 

Pour travailler avec moi :

  • Coaching individuel : 10 séances d’1h en visio via Zoom. Pour en savoir plus, cliquer ici.
  • Programme en ligne :  Pour en savoir plus, cliquer ici.

 

Ce podcast est disponible sur

 

culpabilité

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pourriez aimer aussi :

28. Comment mieux respecter son corps ?

28. Comment mieux respecter son corps ?

SOMMAIRE   D'où vient ce mépris que nous avons pour notre corps ? Respecter son corps : prendre la décision Respecter son corps : en le nourrissant, et en le faisant bouger avec bienveillance Respecter son corps : en le mettant moins sur un piedestal Est-ce...

27. 3 grandes difficultés de l’alimentation intuitive

27. 3 grandes difficultés de l’alimentation intuitive

SOMMAIRE   Difficultés de l'alimentation intuitive n°1 : Le fait de rejeter la mentalité des régimes Difficultés de l'alimentation intuitive n°2 : Gérer les pensées de culpabilité Difficultés de l'alimentation intuitive n°3 : Accepter son corps Conclusion Dans...

26. Sport : Comment remettre du plaisir dans sa pratique ?

26. Sport : Comment remettre du plaisir dans sa pratique ?

SOMMAIRE   Comment la culture des régimes rend le sport malsain ? PComment remettre du plaisir dans la pratique du sport ? Conclusion Dans l’épisode de la semaine dernière, je vous parlais des bonnes résolutions que l’on prend souvent à la rentrée (ou en...

decouvre mes accompagnements

Si tu as envie de faire la paix avec la nourriture, et que manger ne rime plus avec « stress », mais avec « plaisir », découvre mes coachings !